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Brisez les limites, réalisez vos ambitions.Au coeur des Réseaux Sociaux : Influence, Désinformation et Risque sociétal
Les réseaux sociaux ont révolutionné notre façon de communiquer, de nous informer et de partager des moments de notre vie quotidienne. Facebook, Twitter, Instagram, TikTok, pour ne citer que les plus célèbres, sont devenus une partie intégrante de notre vie quotidienne. Nous utilisons ces plateformes pour rester en contact avec nos amis et notre famille, pour partager nos expériences, pour s’informer et pour exprimer nos opinions. Mais au-delà de ces utilisations personnelles et souvent superficielles, les réseaux sociaux jouent un rôle beaucoup plus complexe et parfois troublant dans notre société.
Les questions qui se posent alors sont :
- Quel est l’impact des réseaux sociaux sur le risque sécuritaire sociétal ?
- Comment ces outils, initialement conçus pour faciliter la communication et le partage d’informations, peuvent-ils influencer, voire déstabiliser notre société ?
Au travers de cet article, nous allons tenter de répondre à cette problématique en analysant les différents aspects de l’interaction entre les réseaux sociaux et la sécurité de notre société. Nous nous intéresserons à leur impact en termes d’influence d’opinion, à leur rôle comme outil d’influence, à leur place dans le contexte géopolitique, aux risques liés au Deepfake, à leur lien avec la radicalisation et à leur utilisation comme outil de veille sécuritaire.
L’influence significative des réseaux sociaux
Le rôle des réseaux sociaux dans la manipulation de l’information
Les réseaux sociaux ont un rôle clé dans la manipulation de l’information, intentionnelle ou non (Colon, 2019). Avec des milliards d’utilisateurs, ces plateformes sont un terrain fertile pour la diffusion d’informations erronées, biaisées ou malveillantes (Balagué & Fayon, 2022).
L’exemple des différentes affaires de violences policières aux États-Unis, notamment celles qui ont touché la communauté afro-américaine (Georges Floyd, Tyre Nichols), illustre cette réalité. Les vidéos et les témoignages partagés sur les réseaux sociaux ont souvent joué un rôle décisif dans la médiatisation de ces événements. Mais parfois, ils peuvent aussi contribuer à véhiculer des informations non vérifiées, voire fausses, amplifiant la confusion et l’indignation.
La vitesse et l’amplitude territoriale de la propagation de l’information
Un autre aspect significatif de l’influence des réseaux sociaux réside dans la vitesse et l’amplitude territoriale de la propagation de l’information (Jain et al., 2021), comme il en a été récemment le cas pour l’affaire d’Annecy. Les réseaux sociaux ont rendu la diffusion d’information quasi immédiate et mondiale en s’aidant de format de diffusion toujours plus innovant .
Prenons l’exemple de l’écho des violences policières aux États-Unis en France. Grâce aux réseaux sociaux, les événements survenus à des milliers de kilomètres ont eu un impact direct sur l’opinion publique française, engendrant des manifestations de soutien et alimentant le débat sur le racisme et les violences policières dans le pays. Ces événements ont été repris par les groupes défendant les droits des personnes noires en France, créant un phénomène de solidarité transnationale engendrant par la même occasion un sentiment d’insécurité du à ces manifestations.
Il est donc crucial de comprendre l’influence de ces plateformes et leur rôle dans la construction de l’opinion publique, tant au niveau local qu’international.
Les réseaux sociaux comme outils d’influence
Influence politique et manipulation de l’information
Dans un monde de plus en plus numérisé, les réseaux sociaux sont devenus de formidables outils d’influence (Dang Nguyen & Lethiais, 2016). Par exemple, dans le monde politique. Ils offrent aux dirigeants politiques et aux partis la possibilité d’interagir directement avec leurs électeurs, de contourner les médias traditionnels et de contrôler leur message en ciblant un public souvent jeune.
Cependant, ce pouvoir (Fujiwara et al., 2022) peut être utilisé de manière malveillante pour manipuler l’information. Les exemples de campagnes de désinformation sur des plateformes comme Twitter ou Facebook ne manquent pas, qu’il s’agisse de rumeurs infondées, de faux comptes ou de trolls politiques.
Il est important de noter que ce phénomène se propage dans le monde entier. Il ne se limite pas aux États-Unis. En France, comme ailleurs, les politiciens utilisent de plus en plus ces plateformes pour communiquer et influencer l’opinion publique.
La proximité avec la jeune génération
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Les réseaux sociaux sont aussi un moyen efficace de toucher la jeune génération. Les jeunes sont de grands utilisateurs de ces plateformes et leur permettent d’interagir facilement avec le monde qui les entoure.
Connaissant en sachant cette réalité les politiciens et autres figures d’influence utilisent les réseaux sociaux pour atteindre et engager ce public. Ils adaptent leur message, leur ton et leur contenu pour se connecter avec ces utilisateurs. C’est un moyen pour eux de se rendre plus accessibles et d’apparaître plus “humains” aux yeux des jeunes.
Cependant, cette proximité peut aussi présenter des risques. Les jeunes sont une cible privilégiée pour la désinformation et la manipulation .Ils doivent donc être formés à décrypter les informations et à faire preuve de discernement en ligne comme le propose la litteratie informationnelle
L’impact géopolitique des réseaux sociaux
Les guerres informationnelles des États
Dans le monde interconnecté d’aujourd’hui, les États ont commencé à utiliser les réseaux sociaux comme champ de bataille pour ce qu’on appelle les “guerres informationnelles”
Ces batailles ne sont pas livrées avec des armes traditionnelles, mais avec des informations – vraies ou fausses – diffusées à travers les plateformes de réseaux sociaux. Elles visent à influencer l’opinion publique, à déstabiliser les adversaires politiques et à promouvoir les intérêts nationaux. Par exemple, les allégations d’ingérence électorale via les réseaux sociaux sont devenues courantes, avec des accusations de campagnes de désinformation orchestrées visant à influencer les résultats des élections.
Le cas de TikTok : doute et espionnage
Le cas de TikTok, l’application de partage de vidéos courtes qui a connu une croissance explosive, est un exemple parfait de la manière dont les réseaux sociaux sont devenus un enjeu géopolitique. Les craintes se sont multipliées concernant l’utilisation possible de TikTok par le gouvernement chinois pour espionner les utilisateurs à l’étranger, ce qui a conduit à son interdiction dans plusieurs pays et à l’ouverture d’une enquête en France. Cela illustre comment les réseaux sociaux peuvent non seulement être utilisés pour diffuser des informations, mais aussi pour collecter des informations, créant ainsi un nouveau champ de bataille dans l’espace numérique.
Émergence et risques associés au phénomène du Deepfake
Définition et exemples de Deepfake
Le Deepfake est une technique d’intelligence artificielle qui consiste à créer des vidéos hyper-réalistes de personnes disant ou faisant des choses qu’elles n’ont jamais dites ou faites. Cette technologie utilise le machine learning et les réseaux neuronaux pour superposer des images et des voix, créant ainsi de faux contenus vidéo. Un exemple notable de Deepfake a été la vidéo virale de l’ancien président américain Barack Obama, créée par le comédien Jordan Peele, où Obama semble dire des choses qu’il n’a jamais dites.
Impact et risques potentiels
Les Deepfakes représentent une menace importante pour la sécurité sociétale. D’une part, ils peuvent être utilisés pour diffuser de fausses informations et influencer l’opinion publique, comme cela a été démontré lors des élections américaines de 2016. D’autre part, ils peuvent aussi être utilisés pour créer des scandales inexistants, nuisant à la réputation et à la vie privée des individus. La rapidité avec laquelle ces vidéos peuvent être partagées et propagées sur les réseaux sociaux intensifie leur impact potentiel. Ainsi, les Deepfakes représentent un défi de taille pour les législateurs, les plateformes de médias sociaux et la société dans son ensemble, nécessitant une vigilance et une régulation accrues.
Le lien entre réseaux sociaux et radicalisation
Influence et radicalisation des jeunes
L’influence des réseaux sociaux ne s’arrête pas à la politique ou à la désinformation, elle touche également à des sujets aussi sensibles que la radicalisation des jeunes. Les plateformes en ligne sont devenues un terrain fertile pour la propagation de discours extrémistes, en raison de leur accessibilité et de la possibilité de contacter directement les individus. Des organisations extrémistes ont utilisé ces plateformes pour diffuser leurs idéologies, souvent en s’adressant à des jeunes vulnérables et en exploitant leur sentiment d’exclusion ou leur recherche d’identité(Lollia, 2021).
Le rôle de la famille et d’Internet dans la radicalisation
Cependant, il est crucial de noter que, bien que les réseaux sociaux jouent un rôle secondaire dans la radicalisation et ils ne sont généralement pas le seul facteur. Les recherches (Lollia, 2021) montrent que la radicalisation est un processus complexe qui implique souvent plusieurs facteurs. La famille, par exemple, joue un rôle clé dans la formation des valeurs et des croyances d’un individu. De plus, Internet dans son ensemble, et pas seulement les réseaux sociaux, offre un espace pour l’exposition à des idées extrémistes mais il n’en est pas le facteur primaire. La famille Il est donc important de prendre en compte ces différents facteurs lorsqu’on cherche à comprendre et à prévenir la radicalisation.
Les réseaux sociaux comme outil de veille
Les avantages de la veille sur les réseaux sociaux
Malgré les risques associés aux réseaux sociaux, il ne faut pas oublier qu’ils peuvent également servir d’outils précieux pour la veille. En effet, grâce à la grande quantité d’informations partagées et échangées en temps réel, les réseaux sociaux offrent la possibilité d’identifier rapidement les tendances émergentes, les menaces potentielles ou les situations d’urgence. De plus, en utilisant des outils d’analyse de données sophistiqués, il est possible de filtrer et de trier ces informations pour déceler les signaux faibles qui pourraient indiquer un risque sécuritaire à venir.
La proactivité face aux risques sécuritaires
Les réseaux sociaux, s’ils sont utilisés correctement, peuvent permettre aux individus et aux organisations d’être plus proactifs face aux risques sécuritaires. Plutôt que de réagir à une situation une fois qu’elle est survenue, la veille sur les réseaux sociaux peut aider à anticiper et à préparer les réponses à différentes situations. Cela peut aller de la gestion des crises, comme les attaques terroristes ou les catastrophes naturelles, à la prévention de la propagation de fausses informations ou de discours de haine. Cependant, cette proactivité nécessite une compréhension approfondie de la dynamique des réseaux sociaux et une capacité à analyser et à interpréter les données de manière critique.
En synthèse
Au terme de notre analyse, il apparait que les réseaux sociaux, bien au-delà de leur utilisation première, ont une influence significative sur les risques de sécurité sociétale. Ils ne sont pas simplement des plateformes d’échange et de partage d’information ; ils sont des lieux d’influence, de désinformation et de propagation effrénée de données non filtrées.
Leur capacité à amplifier certains récits et à en supprimer d’autres peut être manipulée pour façonner l’opinion publique, influencer le sentiment politique et même inciter à la violence. La nature globale et instantanée de ces réseaux signifie que cette influence ne se limite pas aux frontières nationales, une réalité qui a été trop apparente lors de récentes luttes géopolitiques et événements controversés.
De plus, le risque des deepfakes et l’utilisation de ces plateformes à des fins de radicalisation présentent des défis supplémentaires auxquels les sociétés et les États doivent faire face. D’un autre côté, nous ne pouvons pas ignorer les opportunités que ces plateformes offrent en termes de collecte d’informations et de possibilités d’action proactive contre les risques de sécurité.
En somme, le risque de sécurité sociétale posé par les réseaux sociaux est complexe, multifacette et dynamique. Il nécessite une recherche continue, une régulation prudente et surtout, une compréhension globale et une conscience critique de la part de tous les utilisateurs. Alors que nous naviguons dans cette ère numériquement connectée, nous devons nous rappeler de regarder au-delà de la surface de nos fils d’actualité sur les médias sociaux et toujours remettre en question l’information que nous consommons.
Ainsi, la tâche essentielle qui attend les États, les institutions et les individus est de maximiser les avantages potentiels de ces plateformes, tout en minimisant leur impact néfaste, en maintenant un équilibre délicat et crucial entre la sécurité, la vie privée et la liberté d’expression.
Référence
- Balagué, C., & Fayon, D. (2022). Outil 47. La lutte contre la désinformation en ligne et les fake news. In Pro en Réseaux sociaux (p. 176‑177). Vuibert; Cairn.info. https://www.cairn.info/pro-en-reseaux-sociaux–9782311624687-p-176.htm
- Colon, D. (2019). Propagande. La manipulation de masse dans le monde contemporain : La manipulation de masse dans le monde contemporain. (Editions Belin, p.368, 2019, Histoire.). ⟨hal-03202166⟩
- Dang Nguyen, G., & Lethiais, V. (2016). Impact des réseaux sociaux sur la sociabilité. Le cas de Facebook. Réseaux, 195(1), 165‑195. Cairn.info. https://doi.org/10.3917/res.195.0165
- Fujiwara, T., Muller, K., & Schwarz, C. (2022). The Effect of Social Media on Elections : Evidence from the United States. https://www.princeton.edu/~fujiwara/papers/SocialMediaAndElections.pdf
- Jain, A. K., Sahoo, S. R., & Kaubiyal, J. (2021). Online social networks security and privacy : Comprehensive review and analysis. Complex & Intelligent Systems, 7(5), 2157‑2177. https://doi.org/10.1007/s40747-021-00409-7
- Lollia, F. (2021). Le terrorisme à l’ère numérique. Cahier de la sécurité et de la justice, 53, 109‑118.
La sécurité est une préoccupation majeure pour les organisations et la société dans le monde moderne. De nombreuses technologies, dont les caméras de surveillance, ont été développées et déployées pour y répondre. Ces systèmes sont souvent perçus comme efficaces dans la prévention et la dissuasion des crimes et délits au sein des organisations.
Cependant, leur efficacité est-elle aussi incontestable qu’on le pense ?
Cet article vise à explorer cette question en profondeur. Nous examinerons tout d’abord les attentes générales à l’égard des caméras de surveillance et les limites de leur efficacité. Ensuite, nous mettrons en évidence l’importance de l’interaction humaine dans l’efficacité de ces systèmes. Enfin, nous discuterons des principes fondamentaux pour l’utilisation optimale des caméras de surveillance, y compris le couplage deshommes-machines et le choix du mode de surveillance approprié.
En abordant ces points, nous espérons fournir une perspective équilibrée et nuancée sur l’efficacité des caméras de surveillance dans la réduction des risques d’infraction au sein des organisations.
L’efficacité des caméras de surveillance : une perception générale
Attentes à l’égard des caméras de surveillance
Les caméras de surveillance sont souvent considérées comme un outil efficace pour prévenir et combattre la criminalité dans l’environnement de sécurité (Piza et al., 2019). Au sein des organisations, ces dispositifs de sécurité primaires sont couramment utilisés pour sécuriser les lieux. L’idée générale est que le simple fait d’être filmé peut influencer le comportement des individus et dissuader les actes criminels.
Les limites de l’efficacité des caméras de surveillance
Cette perception de l’efficacité des caméras de surveillance est cependant remise en cause. Non pas parce que ces technologies ne fonctionnent pas, mais plutôt parce que certains facteurs empêchent leur utilisation efficace. En effet, l’omniprésence des nouvelles technologies de sécurité dans notre vie quotidienne tend à réduire notre réflexion à la primauté de l’instantanéité. Cette approche favorise la pensée solutionniste (Vigouroux-Zugasti, 2018), qui prône les technologies de sécurité comme une solution au problème, réalisable simplement en appuyant sur un bouton. Dans notre contexte, cette substitution ne signifie pas remplacer les humains mais plutôt transférer leurs tâches (et le risque) à des machines. Par conséquent, la pensée populaire tend à supposer que, dans une perspective solutionniste, la machine effectuera la tâche sans nécessiter d’intervention humaine, et c’est là que réside le problème.
L’importance de l’interaction humaine dans l’efficacité des caméras de surveillance
La nécessité d’une réflexion sur l’humain et sa complexité
Cette vision solutionniste, qui place la technologie au centre de la stratégie de sécurité, néglige un aspect fondamental : l’être humain et sa complexité. La mise en place de technologies de sécurité ne peut être efficace sans une réflexion approfondie sur l’interaction entre l’homme et la technologie. Il est important de comprendre que l’efficacité d’un système de surveillance dépend non seulement de la technologie elle-même, mais aussi de la manière dont les gens l’utilisent. Par exemple, l’efficacité de la détection des intrusions peut être considérée comme substantielle si l’écart entre la détection des infractions par les superviseurs et la réponse du personnel opérationnel sur le terrain est approprié. Un temps de réponse trop long pour mettre fin à une infraction après sa détection par les agents pourrait être considéré comme une absence de réponse.
Ensuite, la recherche montre que les nouvelles technologies ne doivent pas être utilisées comme un outil de substitution mais comme un outil d’augmentation (Lollia, 2023). Cette augmentation pourrait être considérée comme une “amplification symbiotique“, dans le sens où un nouvel organe remplacerait un organe manquant avec plus de force (Zacklad, 2018).
La mise en place de caméra de surveillances au sein des organisations est motivée par de nombreuses raisons commerciales (économiques, par exemple). Cependant, il est important de se rappeler que les systèmes de vidéosurveillance ne peuvent pas remplacer le personnel de sécurité opérationnel. Au contraire, elles doivent être considérées comme des outils ayant pour but de les aider dans leurs missions.
Les conséquences de l’absence de réflexion et d’acceptation
L’absence de cette réflexion et la non-acceptation de la collaboration entre l’homme et la technologie peuvent conduire à une utilisation inefficace des outils de surveillance, dont les caméras de surveillance. De nombreuses observations sur le terrain montrent que, sans réponse, les délits peuvent d’abord diminuer sans intervention humaine suite à la détection d’une caméra, mais qu’ils finissent par augmenter à nouveau. Les délinquants s’habituent à la présence des caméras et à l’absence de réaction, adoptent des stratégies d’évitement et poursuivent leurs activités criminelles, parfois même devant les caméras.
Principes fondamentaux pour une utilisation optimale des caméras de surveillance
Le couplage de l’homme et de la machine comme principe d’efficacité
Il est donc clair qu’une action humaine est nécessaire, et pas n’importe laquelle. Cette action doit être efficace dans le temps, c’est-à-dire qu’il faut une réponse appropriée à l’action.
Il est donc essentiel d’établir un couplage entre l’homme et la machine, où l’homme et la machine travaillent ensemble pour atteindre l’efficacité grâce à la collaboration (Lollia, 2021). C’est le deuxième élément nécessaire à l’utilisation optimale des caméras de surveillance.
Le choix du type de surveillance
Enfin, le troisième argument est que le bon usage des caméras de surveillance réside dans l’établissement du choix du mode de surveillance. Le choix entre la surveillance mécanique et la surveillance environnementale est déterminant. Des recherches montrent que dans certains lieux, un système de surveillance de type environnemental est plus approprié qu’un système mécanique (Seifi et al., 2023). Il est donc crucial de choisir le bon type de surveillance en fonction du contexte spécifique.
La prévention de la criminalité par l’aménagement du territoire (CPTED) est un exemple probant de stratégie de sécurité physique basée sur l’environnement. Cette stratégie gagne en popularité et est soutenue par les gouvernements d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Asie et d’Afrique du Sud (Cozens & Love, 2015).
En conclusion, si les caméras de surveillance sont un outil précieux dans la lutte contre la criminalité, leur efficacité dépend de plusieurs facteurs. Il est essentiel de comprendre que la technologie ne peut à elle seule résoudre tous les problèmes de sécurité. Une approche plus globale, qui tient compte de l’interaction entre l’homme et la machine et choisit le bon type de surveillance en fonction du contexte, est nécessaire pour une utilisation optimale des caméras de surveillance.
Références
- Cozens, P., & Love, T. (2015). A Review and Current Status of Crime Prevention through Environmental Design (CPTED). Journal of Planning Literature, 30(4), 393‑412. https://doi.org/10.1177/0885412215595440
- Lollia, F. (2021). Digital transformation : A literature review of the integration of artificial intelligence into the company’s organisational strategy. An International and Interdisciplinary Perspective on Digital Transformation: The Case of Developing and Emerging Economies./Workshop international” Une perspective internationale et interdisciplinaire sur la transformation numérique”.
- Lollia, F. (2023). June 8, 2023, Annecy Attack : Reflections on Technologies for Security “, Scientific Blog | 2023, published on The Security Corner.
URL : https://fabrice-lollia.com/en/blog-scientifique/public-security/augmented-security-and-proactivity-in-annecy/. - Piza, E. L., Welsh, B. C., Farrington, D. P., & Thomas, A. L. (2019). CCTV surveillance for crime prevention : A 40‐year systematic review with meta‐analysis. Criminology & Public Policy, 18(1), 135‑159. https://doi.org/10.1111/1745-9133.12419
- Seifi, M., Cozens, P., Reynald, D., Haron, S. H., & Abdullah, A. (2023). How effective are residential CCTV systems : Evaluating the impact of natural versus mechanical surveillance on house break-ins and theft in hotspots of Penang Island, Malaysia. Security Journal, 36(1), 49‑81. https://doi.org/10.1057/s41284-022-00331-8
- Vigouroux-Zugasti, E. (2018). Morozov Evgeny, 2014. Pour tout résoudre, cliquez ici : L’aberration du solutionnisme technologique: Limoges : Fyp éditions. ISBN 978-2-36405-115-7. 22,50 €. Revue française des sciences de l’information et de la communication, 13. https://doi.org/10.4000/rfsic.3573
- Zacklad, M. (2018). Intelligence Artificielle : Représentations et impacts sociétaux. 15 pages. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02937255